vendredi 12 décembre 2008

MOI.
Parfois je m'étonne. Par delà ma belle allure au caractère lunatique, mon comportement de sociopathe, mes idéologies sont à l'image de ma personnalité au quotidien: Visionnaires. Pour vous dire, hier, j'ai eu l'honneur de participer au financement d'un massacre à l'arme bacteriologique au soudan, ensuite j'ai acheté un velo vert pomme et je suis allé gouter au Lac de Maine. J'aime les fruits. Je les ai toujours aimé. Surement parceque je me vois en eux. Un interieur mysterieux: Plutot pépin?Noyaux?Vide? Dieu seul le sait. Les fruits ne sont pas admirés a leur juste valeur. Leur texture ordinaire leur confère la beauté de la simplicité. C'est ce qui fait la force de leur message d'être inferieur. Vous voyez, ma vision des choses est comparable à une éspèce de foin nébuleux, parsemé de clou de girofle, arogants et mysterieux: Un monde utopique où la pensée domine la parole insignifiante, l'imagination controle la vue, l'âme surpasse l'être. Tout est réalisable mais envisager est interdit car Je l'interdit. Un seul maitre des lieux: Moi.
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Je ne dirais pas "à chaque reveil" car sans sommeil, le réveil est inenvisageable. Disons qu'apres ce passage etrange et silencieux de la journée, qu'on appelle "la nuit", ma vie me réaparait, telle un cycle interminable, comme une vulgaire erreur. Mon physique disproportionné se nourris du degout qu'il inspire au personne que je croise. Nul pinceau, stylo ou autre outil ne saurait me representer sans se briser à jamais. En plus d'être aussi horrible, mon mode de communication est probablement issu d'une autre dimension, ce qui me rend incomprehensible aux yeux de tous. De toute facon, qui pourrait croire qu'une personne aussi immonde ait quoique ce soit d'utile à dire? Je pense que Dieu m'a envoyé sur cette planete pour rééquilibrer la beauté de la vie. Pour lui conférer son eternel charisme. Je ne suis pas triste puisque je ne ressens rien. J'aimerais pouvoir pleurer et comprendre, réaliser l'erreur que je suis, maudire mes createurs, me tuer peut-être. Hélas je suis voué a errer jusqu'a la date extreme de ma lamentable existence, tel un esclave maudit, sans but constructif.

jeudi 4 décembre 2008

Dans la peau d'Ernestine Chasseboeuf

Cher George WALKER BUSH,

Je vous écris car je suis surprise. Il ya deux jours, j’ai vu une de vos apparitions (rarement digne d’intérêt il faut l’avouer) a la télé. C’était sur la chaine Anglaise BBC world News, après quelques recherches j’ai trouvé que c’était votre première interview chez BBC depuis 7 ans, pourtant je me suis mise à votre place, le monde vous écoutait, il fallait faire attention surtout en ces temps ou votre personne est plus que remise en question. Pourtant il a fallu que vous sortiez « je n’étais pas prêt pour la guerre ». Je vous avoue être curieuse d’apprendre pour quoi vous étiez prêt à part donner un nom au ridicule ? 2 mandats de guerre et vous ne remettez toujours pas en question vos décisions irréfléchies. En fait au lieu de parler pourquoi ne pas tout simplement vous taire, vous méritez un peu de repos je pense, et le chaos que vous avez généré dans certains endroits serait surement ravi de vous voir un peu moins dans les journaux télévisés. Ceci étant dit j'espère que ma lettre vous trouvera de même.

Ernestine Chasseboeuf: Son oeuvre

Ah, mes amis !

C'est vraiment gentil de m'accueillir sur votre internet. Vous aurez remarqué que je n'en abuse pas. A mon âge c'est normal à cause de la santé, du jardin et surtout parce que j'ai été occupée à écrire un petit dictionnaire de patois troglodyte que je vous enverrai dès que j'aurai trouvé un timbre.
Ma lettre aujourd'hui c'est juste pour vous demander quelque chose.
J'ai reçu un courrier d'un Monsieur de chez Arthème Fayard. C'était une bonne maison dans le temps, j'ai tout Fantômas et Pardaillan, de chez eux.
Ils m'écrivent parce qu'ils veulent des lettres de moi pour en faire un livre. Je me suis renseignée, ils ont été achetés par Hachette, celui des Maisons de la Presse et en plus on m'a dit que tout ça c'était dans les mains de Lagardère, le marchand d'armes. D'ailleurs j'aurais dû m'en douter, puisque Lagardère c'est dans le Bossu, de Paul Féval, et c'est chez Arthème Fayard aussi. Je voudrais pas les vexer, mais savez-vous si je peux faire jouer l'objection de conscience ? J'ai un neveu qui a fait ça pour pas aller à l'armée, mais ils l'ont mis à compter des arbres dans la forêt pendant deux ans et je voudrais être sûre d'être à l'abri grâce à mon âge.

Je compte sur vous pour me dépatouiller cette histoire qui me tracasse beaucoup et j'espère que ma lettre vous trouvera de même,

Votre Ernestine, retraitée,

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à Monsieur Gaumont

au Cinéma Gaumont Saint-Serge



Cher monsieur,

Madame, Vous vous souvenez peut-être de moi, je vous avais écrit pour me faire rembourser ma demi-place à cause de votre fauteuil qu'était défoncé et que j'avais vu que le haut de l'écran. Comme ils ont recopié ma lettre dans le Télérama ça vous a obligé à faire des travaux, mais c'était pas la peine de reconstruire tous ces cinémas pour moi, ça vous aurait coûté moins cher de refaire que les sièges. Enfin, si vous avez préféré vous installer à Saint-Serge, c'est vos affaires, et justement c'est pour ça que je vous écris. Vous avez donné votre nom de Gaumont à vos nouveaux cinémas, mais sans vouloir vous vexer, d'abord ça manque de modestie et ensuite vous êtes pas très connu sur Angers, ç'aurait été mieux de donner le nom d'un angevin célèbre. Justement il y a Brisset, Jean-Pierre, qui travaillait comme philosophe à la gare Saint-Serge juste là où vous êtes, et qu'a même pas donné son nom à une petite rue d'Angers. Alors si vous voulez vous appeler multiplexe Jean-Pierre Brisset, je pense que ça vous ferait une bonne réclame surtout auprès des jeunes qui font des études près de chez vous.
Voilà ce que j'avais à vous dire, j'espère que ça sera positif de votre part, tenez-moi au courant parce que c'est une affaire que je propose à plusieurs personnes et faudrait pas que tous les monuments s'appellent Jean-Pierre Brisset, on s'y retrouverait plus, déjà qu'ils ont démoli la gare et j'espère que ma lettre vous trouvera de même

Ernestine Chasseboeuf, retraitée,

Ernestine Chasseboeuf: Sa vie, ses aventures


Ernestine Chassebœuf a toujours vécu en Anjou. Née en 1910 à botz-en-Mauges , elle passe le certificat d'études et épouse en 1928 Edmond Chassebœuf, qui mourra en 1970. Elle habite la majeure partie de sa vie à Coutures, dans le Maine-et-Loire, où elle s'occupe de son jardin et de ses poules.

En 1999, elle commence à écrire des lettres dénonçant dans un style truculent et naïf dysfonctionnements et injustices. Alain Rémond et Jean Lebrun lui permettent d'acquérir une petite notoriété. C'est surtout à l'occasion de la querelle du droit de prêt en bibliothèque qu'elle se fait connaître en écrivant à tous les écrivains qui avaient signé la pétition réclamant le retrait de leurs livres des bibliothèques tant qu'un accord n'aurait pas été trouvé. Sur sa lancée, elle continue à écrire à des personnalités économiques, politiques, littéraires ou des médias ; son bon sens et sa franchise servant à mettre en lumière les incohérences et la médiocrité de notre société.


  • La brouette et les deux orphelines. Correspondances sur le droit de prêt en bibliothèque, Vauchrétien : I. Davy ; Angers : Éd. Deleature, 2000
  • Ernestine écrit partout, tome 1 (1999), Paris, Ginkgo, 2004
  • Ernestine écrit partout, tome 2, Paris, Ginkgo editeur, 2004
  • Ernestine écrit partout, tome 3 (correspondances 2000-2005), Paris, Ginkgo éditeur, 2005